![]()
|
ELEISON
VS SLEEPTIME Tournée en république Tchèque du 9 au 14 octobre 2001 C'est lundi, vers minuit, que les 5 gars de Sleeptime débarque à la maison. Ils ont déjà 5 heures de route dans les pattes, vu qu'ils viennent de Ruffec (16) et Poitiers (86). On se retrouve donc et après avoir déchargé le matos dans l'appart, on se fait une p'tite soirée dépouillage, histoire de... Le lendemain matin, on rigole moins, la tête dans le cul. Mais un petit peu de son, une bonne dose de café et nous v'là parti sous le coup de 9h30. Et là, c'est des kilomètres et des kilomètres de bitume que l'on va voir défiler. Les heures passent, le trajet jusque chez les Germains est longue, on se paume aussi un peu sur la route (vive les panneaux d'indications allemands), ce qui nous permet néanmoins de profiter de jolis paysages boisés et de traverser la petite bourgade de Frankenstein (si ! si ! Vous avez bien lu). La nuit tombe et on est toujours sur cette putain d'autoroute germanique... et puis on arrive enfin au abord de la frontière tchèque, sous nos yeux ébahis (et légèrement inquiet), on passe à côté de plusieurs kilomètres de camions à l'arrêt (?) , sûrement en attente de passer la douane. Justement nous y arriverons et ça n'a pas l'air de merder, bizarre. On perd du temps à courir d'un guichet à l'autre, récupérer de satanés coups de tampons et bien sûr personne des douanes ne parle anglais ou n'a envie de faire un effort . On se démerde comme même et nous revoilà reparti sur la route : direction Prague. La 1ère ville que nous traversons est Plzen, très industrialisée et triste (encore plus vu de nuit), on y croise les 1ères prostituées, ça fait super bizarre, en plus c'est limite que des tops modèles... Bref, nous voilà enfin aux abords de Prague, on sort notre plan et la photo de l'hôtel que l'on a choppé sur Internet. Et là on tournera en rond pendant plus d'une heure en accostant les gens pour leur demander notre chemin, on n'arrive pas à voir ce putain d'hôtel qu'il y a sur la photo... et pour cause car c'est la photo d'un monument de Prague !!! (La bonne blague !). On se décide à demander à un chauffeur de taxi la direction et 5 min après ... on est arrivé ! Il est 1 heure du mat'. Les yeux sont tout petits mais ce n'est pas fini, on décharge le camion et on monte tout ça au dernier étage de l'immeuble (il y a des sociétés, des particuliers et l'hôtel dans le même bâtiment !). Diou, Juju, Lolo et moi-même décidons de trouver un rade histoire de s'en jeter un p'tit, on l'a comme même bien mérité et puis on a pas trop envie de se coucher même après 14h00 de route. Bonne surprise, en Tchéquie, les bars sont non-stop et on rentre dans celui qui à l'air le plus accueillant (une rencontre avec 2 schwarzi en uniforme nous avait décidé à rebrousser chemin... et puis le quartier est un peu dans le style crade). Bonne surprise, le demi-litre de bière (il ne connaisse pas plus petit mais ça nous gène pas des masse) n'est qu'à 5 francs !!! Elle nous fait un super bon effet, juste ce qu'il nous fallait et allez hop dodo. Le lendemain matin (c'est à dire à
vers 11h00) est un peu difficile, on se ballade dans le quartier histoire
de trouver de quoi se faire un café (2 expéditions seront
nécessaires). Olda se pointe pour qu'on aille casser la croûte,
on prend le bus puis le métro, les escalators et le métro
vont 2 fois plus rapidement qu'en France, c'est assez marrant. Nos
yeux sont éblouis par la gente féminine tchèque
(aaahh c'est le paradis ici) et Olda est mort de rire, nous racontant
que tous les groupes français qu'ils ont fait venir ici, on
la même réaction que nous. Je ferais grâce des heures suivantes : récupération du matos, embouteillage pour rejoindre le centre touristique de Prague (remarque ça nous a permis de traverser la ville, de voir le fameux conservatoire dont sont issu chacun des membres de Eleison). Nous arrivons au Rock-café qui est constitué de 3 salles dont le Jazz-café, où Bill Clinton a joué (!). La salle qui nous intéresse est assez grande et la scène est vraiment classe. On se pose dans les baskstages et on apprend que les bières et la bouffe sont payante pour les artistes ! Ici, c'est assez courant apparemment. On arrive au moment du concert et les Eleison, dégoûté, nous apprennent qu'il y a une "party" dans la salle du sous-sol. Et ce qui devait arriver arriva, Sleeptime commença devant une salle quasi-vide mais qui se remplira tout de même au fur et à mesure du set, rencontrant un accueil enthousiaste. Bon set de la part du groupe même si je les sens un peu tendus (c'est assez normal). Une petite pause et c'est au Eleison qui monte sur scène pour un set assez court, certes, mais devant un public un peu plus nombreux et acquis à leur cause. Bonne ambiance, les gens connaissent les chansons du groupe et ça le fait bien. On finit notre soirée à discuter avec Eleison, en n'oubliant pas d'avoir les verres bien rempli. En plus c'est cool, pas besoin de ramener avec nous le matériel, il dort ici. Il commence à se faire tard, on a du mal à quitter les Eleison, René nous fera marrer en courant après le tramway pour rentrer chez lui. On traîne et on se tapera un p'tit sandwich tchèque (un régal) avec de reprendre la direction de l'hôtel... Le réveil du lendemain est un peu hard, comme d'hab' on glande jusqu'à l'arriver de Olda, on reprend le camion pour aller chercher le matos, ce qui nous permet de revoir le quartier de jour et hop c'est reparti... direction Brno . Une petite anecdote concernant notre trajet : on se retrouve à un moment en plein embouteillage, on a bien chaud. Et là du jamais vu, tout le monde sort de sa voiture, de son camion... et commence à taper la tchatche, pisser un coup, s'étendre..., les gens ne se connaissent pas mais c'est pas grave, embouteillage dans la bonne humeur ! On arrive de nuit, la salle est un rade en sous-sol façon crypte, ça a l'air super cool avec 2 serveuses plus que charmantes mais nous regardant un peu amusées et intriguées. La scène est minuscule mais les Sleeptime s'en arrangent. La salle n'est pas grande mais fait vite remplit et l'ambiance devient vite mortelle, les gens se déchaînent sur la zique des p'tits français ce qui les motivent encore plus. Bien meilleur concert que la veille. Eleison, bien motivé aussi, monte sur scène avec un René excité et flanqué d'une perruque rose bien flachi, et comme hier, le public est à fond avec eux, connaissant les morceaux sur le bout des doigts. Très bon concert et je commence à bien mémoriser leurs morceaux, une sorte de mélange à la Helmet avec plus de rock encore, ça me plait de plus en plus... L'ambiance d'après concert est bien chaude. Le patron nous convit dans une arrière salle, pour payer son coup (cool !!!). Nos mines sont réjouies ! C'est un petit train suspendu au niveau du plafond qui nous apporte les verres. Un alcool de je ne sais pas quoi mais qui donne une bonne claque. Ca fait plaisir au boss qui nous en resservira 2 tournées, nos cerveaux en prennent un coup. Après ça n'a pas arrêté, des gars qui te parlent de Sleeptime, certains qui te paient des coups... cela devient de plus en plus difficile de communiquer. C'est dans un état pas croyable que Vincent, Diou, lolo et moi remontons dans notre "chambre commune" (situé juste au-dessus du rade, ça se révèle assez pratique !), on fait bien attention de réveiller Manu et Ju histoire de. Et zoo trou noir... Le lendemain est super hard. J'ai dormi la tête contre un radiateur brûlant ... Je me réveille avec un putain de mal de crâne et une sérieuse envie de gerbe (ce que j'irais faire d'ailleurs). Le reste du groupe à bien la tête dans le cul. On sort, il fait beau et chaud, on se trouve un rade bien sympa pour aller prendre un bon café. La ville est vraiment sympa, coloré, même si les immeubles font un peu dortoir. Et puis il y a se côté sympa avec plus de tramway que de voitures, ça fait du bien pour les poumons ! Eleison nous emmènera dans un putain de bon restau qui nous redonnera force et vitalité. Et puis c'est re-camion pour rejoindre la salle Mir situé à Radhiste. Salle qui aurait déjà accueilli Sick of it All. On a hâte de voir ça et notre trajet se fait au travers de forêts magnifiques toujours sous un soleil radieux. On arrive enfin, la salle a de la gueule, l'environnement est sympa et les filles toujours aussi jolies. Il n'y a personne et on décide donc d'aller dans le resto à côté pour boire un coup (ça faisait longtemps) et pour certain de casser la croûte. Diou craque littéralement sur une serveuse et ira jusqu'à la prendre en photo (je ne dirais rien, j'en ai un exemplaire). Ca rigole et ça vanne sec. On retourne à la salle qui est immense (capacité
500), on monte le matos, le niveau sonore est énorme (comme
dans les autres salles d'ailleurs, on est bien loin des normes françaises)
voir même trop vu que le public préfèrera aller
dans la salle où il y a le rade plutôt que de mater le
concert. C'est donc devant une salle quasi vide que Sleeptime commence.
Le groupe y met tout de même tout son cœur. Eleison est un peu
de mauvaise humeur par rapport au manque de curiosité des gens.
Leur concert sera tout de même bien mais ça dépareille
par rapport à la veille, nous on s'amuse comme beaucoup. Les Eleison nous font visiter leur ville style "vous voyez cette cour ... c'était celle d'une ancienne prison" (sic) mais aussi allez manger dans le meilleur Steak House de notre vie. Un régal pour les papilles ! Après avoir bien rempli le bide, nos 3 Tchèques préférés nous emmènent dans le rade où ils ont passé leur adolescence. A savoir un bar en préfabriqué à la sortie d'une usine. L'ambiance est chaude (mais conviviale) vu que beaucoup attendent la retransmission d'un match de foot (Sparta club de Prague contre je sais plus qui...). Mais c'est un bon plan, la bière n'est qu'à 2 Francs le demi litre ! Une petite tradition du lieu : lorsque vous êtes sur le point d'avoir fini votre verre, le patron vous en remet un direct, c'est le flux continu ... mais si vous lui dites stop, il ne vous servira plus ! Eleison nous présentera le fameux patron, jovial et qui nous atomisera bien la tête avec sa potion magique !!! L'après midi touche à sa fin et nous repartons vers la salle de concert situé dans une pire cité de Koprivnice. Le coin est bien craignos (c'est la 1ère fois qu'on nous propose de mettre le camion dans un garage) mais l'équipe de la salle nous aide tout de suite à sortir le matos (bien sympa) pour nous emmener dans la salle qui n'est autre qu'un ancien bunker situé sous un immeuble. Et pour y rentrer il faut franchir une porte blindée d'un mètre d'épaisseur, l'halu... ça nous met dans l'ambiance. Les loges sont mortelles, avec une déco à l'image du squatt, il y a même à manger, de la bière et du café ! Que du bonheur ! Pour la petite anecdote de la soirée : Le boss, un punk sur vitaminé, nous proposera même la possibilité d'avoir des filles (vous imaginez le style !)... je vous jure, on s'est regardé perplexe pendant un bout de temps... Le son de la salle est mortel et Sleeptime commence devant une salle qui ne cessera de se remplir. Le groupe à la patate, le public aussi, la communication se fait très rapidement. Les morceaux s'enchaînent, la tension monte. Les 5 petits gars donneront le concert le plus puissant de la tournée. L'ambiance est énorme et le public accroche bien. Un rappel (le 1er) sous les ovations du public. Moi je kiffe à mort, je suis super content pour le groupe. La salle est maintenant bien rempli et le public bien chaud ! Idéal pour Eleison qui n'aura aucun mal à faire monter la pression d'un cran supplémentaire. Le trio est déchaîné (enfin surtout René mais il est comme ça) et le public aussi. Le concert attendra son apothéose lors de la reprise de "Voulez vous couchez avec moi" où nous montons tous sur scène faire les choeurs, sauter partout comme des petits pois sauteurs ! Le public pête littéralement les plombs, vu de la scène s'est impressionnant. Grand moment à jamais graver dans nos mémoires !!! Le concert se fini, le patron vient nous voir pour féliciter tout le monde. On fume, on picole un peu entre 2cafés. Et là viens le moment le plus dur de la tournée ... après avoir tout rangé, bu quelques derniers coup, c'est reparti ... mais là, direct vers la France. On roule toute la nuit. On repasse à Prague pour ramener les Eleison et leur matos. On se quitte difficilement (beeuuh on veut pas vous quitter !!!) , on se fait la bise et voilà. De Koprivnice via Prague direction le 78 / Montigny le Bretonneux, on mettra pas loin de 20h00 , à avaler des centaines et des centaines de kilomètres de bitume, station service après station service, la douane, l'Allemagne, les bouchons à l'approche de la banlieue parisienne. Parti à 1h30/2h00 du mat c'est vers 21h30/22h00 que l'on arrivera chez moi, on se pose, prenons des douches, nous remplissons la panse, et puis dodo ... Les Ruffécquois repartirons le lendemain chez eux, histoire d'avaler quelques centaines de kilomètres en plus. Un souvenir épique et une putain d'expérience. J'en remercie encore mes Sleeptime adorées...
|